Monday, October 09, 2006

Le silence des morts

Anna Politkovskaïa ne peux plus parler. Assassinée à cause de son courage, la mort l'a réduite au silence. Nous, par contre, nous sommes bien vivants, et nous avons la parole et les actes. Pour la tchétchénie, parlez-en, lisez les bouqins, et faites pressions sur vos autorités locales et nationales. Il existe en France beaucoup d'associations qui se battent pour que la vérité soit entendue et pour que la Tchétchénie soit soutenue.
Voici quelques sites intéressants:


COMITE TCHETCHENIE:

Etudes Sans Frontières TCHETCHENIE:
http://www.esf-tchetchenie.org/taxonomy/term/10

Anna Politkovskaïa, une des rares journalistes à dénoncer la situation en Tchétchénie
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-821281@51-821230,0.html


Primée à l'étranger, notamment par le Pen Club International et en 2003 par le prix du Journalisme et de la Démocratie de l'OSCE, Anna Politkovskaïa avait publié plusieurs livres, dont Voyage en enfer. Journal de Tchétchénie, qui avait eu un large écho lors de sa sortie en 2000 en France. Rare journaliste russe à couvrir encore la deuxième guerre de Tchétchénie, lancée par Moscou en octobre 1999, elle écrivait régulièrement dans le bi-hebdomadaire Novaïa Gazeta de longs articles dénonçant les assurances de normalisation en Tchétchénie du président Vladimir Poutine.
Très critique de la politique de Moscou dans le Caucase mais aussi plus largement du tournant autoritaire pris par M. Poutine, cette femme de 48 ans aux cheveux poivre et sel et au verbe acéré venait de publier La Russie selon Poutine, paru au printemps en France.

Pour Amnesty International, comme pour de nombreux observateurs en Russie, Anna Politkovskaïa a été "visée en raison de son travail de journaliste témoignant des violations des droits de l'Homme en Tchétchénie et dans d'autres régions de Russie". L'organisation internationale "appelle les autorités russes à enquêter sur son meurtre de façon minutieuse et impartiale". "Il est évident que la première version qui vienne à l'esprit est celle d'un meurtre lié à ses activités professionnelles", estime lui aussi Vitali Tretiakov, rédacteur en chef du journal Moskovskie Novosti.

Détenue en Tchétchénie

"Elle ne disait pas se sentir menacée", selon Tatiana Lokchina, directrice de l'ONG Demos et spécialiste du Caucase, qui venait de participer à une conférence sur la Tchétchénie à Stockholm avec Mme Politkovskaïa, invitée fréquemment à des colloques à l'étranger.

Alors qu'elle se rendait en avion à Beslan pour couvrir la prise d'otages en septembre 2004 dans une école de cette ville du Caucase par un commando pro-tchétchène, la journaliste avait été victime d'une intoxication. Elle avait accusé les autorités d'avoir empoisonné le thé qui lui avait été servi à bord.

En février 2001, cette lauréate de la Plume d'or (prix de l'Union des journalistes de Russie) avait été détenue plusieurs jours par les forces russes en Tchétchénie, une arrestation qu'elle avait liée à son enquête sur un centre de détention de l'armée."Pour la Tchétchénie, c'est une grande tragédie, c'était une des dernières journalistes à couvrir la guerre, à rapporter avec constance les violations des droits de l'Homme", a souligné Mme Lokchina, évoquant ses articles sur les abus commis par les forces fédérales russes mais aussi par les milices redoutées de Ramzan Kadyrov, l'homme fort de Moscou dans la république du Caucase.

"Elle critiquait beaucoup Kadyrov, elle était l'une des rares à se le permettre", relève Mme Lokchina. Son dernier article dans Novaïa Gazeta, au début du mois, intitulé "Entente punitive", évoquait la terreur menée par les milices de Ramzan Kadyrov.

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